L’espérance est bien plus qu’un simple espoir face aux épreuves : c’est une force intérieure qui « s’installe en nous peu à peu ». Comme « le rêve d’un homme éveillé », selon Aristote, cette énergie, qui ne vient pas d’elle-même, doit être cultivée pour affronter les incertitudes et les désastres du monde.
Elle peut être comparée à une lampe de poche : « Dans l’obscurité des temps, il faut allumer sa lampe, chercher dans l’ombre quelqu’un avec qui agir ou une situation qu’on peut transformer. » Ainsi, l’espérance prend racine dans la capacité à discerner et à agir, même à petite échelle.
Pour nourrir cette espérance, quatre clés se dégagent, résumées par les « 4 E ».
Etoile
s’arrêter pour réfléchir, faire le point sur son parcours et se demander « où j’en suis »
Engagement
se tourner vers les autres à travers le bénévolat, car « donner, c’est recevoir ».
Écoute
se rendre pleinement disponible, sans mépris, car, comme le dit Lévinas, « on n’écoute véritablement quelqu’un que si l’on se rend compte qu’il nous considère comme un égal ».
Éclairage
utiliser cette lampe pour explorer les zones d’ombre et agir là où les souffrances sont invisibles.
L’espérance, en ce sens, est une construction collective et spirituelle. À travers l’histoire, elle a permis des accomplissements extraordinaires, comme l’unité européenne, née d’une vision commune dans un contexte post-guerre meurtri. Aujourd’hui, elle se nourrit de petites actions concrètes, qu’elles soient dans les quartiers, les engagements bénévoles ou le rôle citoyen de chacun.
« L’espérance est une insurrection spirituelle », écrit Sylvie Germain. Ce constat invite à faire preuve de résilience, à ne jamais cesser d’allumer cette lampe dans la nuit. Alors, comme le disait Soeur Emmanuelle pour conclure ses discours : « Yalla ! », allons de l’avant avec courage et détermination.